L\'Avenir des Fermes Pilotes en Algérie

Les fermes pilotes prouvent leur savoir faire

La wilaya d'Oum El Bouaghi possède 7 fermes pilotes qui s'étalent sur 8.000 hectares au total, travaillent selon un plan de production validé par un conseil d'administration et cultivent la terre selon des normes techniques bien définies.

Tout est calculé, selon un responsable du secteur agricole, pour assurer une bonne récolte. L'exemple cité est celui de la campagne de récolte céréalière de 2007-2008 qui a été catastrophique puisque seulement 38.000 hectares ont été productifs sur un ensemble de 192.000 hectares semés. Parmi les rares bénéficiaires, il y a ces fermes pilotes qui semblent maîtriser les techniques agricoles rentables avec une bonne préparation du sol et une utilisation réfléchie des moyens humains et matériels. Dans le cadre du développement de leurs activités les fermes pilotes, perçues par les services étatiques comme étant la vitrine de l'agriculture, ont procédé à la diversification de leurs productions, à l'exemple de la récente introduction de la culture des légumes secs tel le pois chiche ou encore l'exploitation des vergers oléicole pour produire de l'huile d'olive.

Il y a, aussi, l'expérience réussie de l'insémination artificielle destinée à améliorer et à accroître le cheptel ovin. Ainsi et avec l'appui du  centre national d'insémination et d'amélioration génétique, CNIAG, la race ovine d'Ouled Jellal, est d'actualité avec une première vague de 220 agneaux nés à Oum El Bouaghi grâce aux techniques d'insémination artificielle. Le secteur agricole de la région compte installer une station de production et de conservation des semences à Aïn M'lila permettant l'insémination artificielle sans difficulté. A signaler au passage que les directeurs des fermes pilotes disséminées à travers le territoire national, sont interpellés à assister à des réunions périodiques au niveau du ministère de l'agriculture pour évaluer la situation, se ressourcer d'orientations ministérielles et s'atteler à transmettre tous les paramètres aux intervenants directs au niveau des fermes pilotes.

Nous avons demandé à des fellahs activant à titre privé, ce qu'ils pensent des fermes pilotes. Bon nombre d'entre eux s'accordent à dire que les fermes pilotes sont une réussite et un exemple suivre. Après la révolution agraire avec ses points positifs et ses points négatifs, le démembrement des terres agricoles et l'émergence des exploitations agricole collective, EAC et des exploitations agricole individuelles, EAI, a mis, selon divers intervenants, l'agriculture à genoux à l'image de ces terres agricoles étatiques fertiles qui ont perdu toute leur valeur avec des ventes de matériel, des cessions d'activité et de droit de jouissance, des détournement de vocation et des comportements primitifs  où l'intérêt personnel prime sur tout.

En demeurant étatiques avec des espaces ouverts de créativité et de travail contrôlé, les fermes pilotes ont échappé à la catastrophe et ont évolué à tel point qu'elles dégagent régulièrement de réels bénéficient loin de toute politique de prestige, de tricherie, des faux bilans et des chiffres gonflés qui ont faussé à une époque donnée tous les calculs effectués pour une véritable relance de l'agriculture.

Nasreddine Bakha

L'Est Républicain du 23.03.2009