L\'Avenir des Fermes Pilotes en Algérie

L\'Avenir des Fermes Pilotes en Algérie

" L'Etat prépare une réforme de la gestion du foncier ..."

" L'Etat prépare une réforme de la gestion du foncier agricole qui suscite les inquiétudes des acteurs du secteur"

L’épineuse question de la gestion du foncier agricole est relancée avec l’annonce de nouveaux textes réglementaires en préparation actuellement au niveau du gouvernement. Ces textes concernent deux aspects. D'une part, l'Etat souhaite désormais soumettre à un régime de concessions de 40 ans renouvelables les terres relevant du domaine privé de l’Etat appartenant aux exploitations. Cette mesure concernerait 30% de la surface agricole utile du pays. Deuxièmement, les fermes-pilotes seront ouvertes à l’investissement étranger.

 

Dans la théorie, la démarche peut paraître claire pour la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de gestion des terres agricoles. Mais, sur le terrain, les acteurs du secteur de l’agriculture appréhendent d’ores et déjà des difficultés majeures susceptibles de rendre impraticable ce nouveau mode de gestion. En effet, pour ce qui est des terres des exploitations collectives ou individuelles, une grande partie a été détournée de sa vocation initiale pour servir d’assiettes pour des projets immobiliers. La justice a d'ailleurs déjà traité plusieurs cas, notamment dans la région de la Mitidja et dans la périphérie d’Alger à Bordj El Kiffan et BirKhadem. Les organisations professionnelles des agriculteurs sont nombreuses à s'interroger l'intérêt de ces nouvelles mesures alors que les terres détournées n'ont jamais été réhabilitées.

 

Concernant les fermes pilotes, il faut noter que sur les 192 créées durant les années 1980, avec comme principal objectif l’amélioration de la production des semences et des espèces végétales et animales, une grande partie a été abandonnée et les terres utilisées à d'autres fins. Un diagnostic établi en début d’année fait ainsi ressortir qu’en l’espace de 20 ans l’Etat a déboursé 11 milliards de dinars pour la relance des activités des fermes-pilotes, sans véritable résultat.

 

Une autre étude, réalisée par le centre international pour la recherche agricole orientée vers le développement (ICRA) souligne que « l’affectation des fermes pilotes sur diverses tutelles, tout comme la définition de leur statut juridique, est faite indépendamment de la vocation de ces fermes, dont 81 sont spécialisées dans les grandes cultures, 37 dans les cultures pérennes, 35 dans l’élevage et 22 dans les cultures maraîchères. Cette dispersion n’a fait en conséquence, qu’annihiler le rôle desdites fermes pilotes ». En conséquence, les professionnels du secteur se demandent ce qui reste des fermes-pilotes qui rendrait utile de les ouvrir au partenariat international.

 

Mourad Allal

TSA du 12.04.2010



28/05/2011
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